Plutôt grandir à Dakar qu’à New-York, Milan ou Paris ? Politiques, arbitrages et âges du départ vers le Sénégal d’enfants né.e.s aux États-Unis, en Italie ou en France

Séance du séminaire Urmis Paris « Migrations, Circulations et Altérités » 2021 – 2022 avec Amélie Grysole (intervenante, Laboratoire IDEES, IUT du Havre), Discutante : Catherine Quiminal (Université de Paris / URMIS).

Résumé :

Pour des couples de parents migrants, plusieurs lieux de la famille sont parfois envisageables comme espaces de socialisation de leurs enfants : le pays d’immigration – où les parents eux-mêmes vivent et travaillent et le pays d’émigration – où vivent notamment les grands-parents, oncles et tantes des enfants. La recherche porte sur des enfants né⸱e⸱s aux États-Unis ou en Europe, de parents sénégalais, qui migrent à Dakar sans leurs parents pour y grandir quelques années. Ces enfants partent parfois très jeunes (moins d’un an) pour vivre auprès d’un entourage et dans un environnement, connus et valorisés par leurs parents. Depuis l’Europe et les États-Unis, les couples de parents enquêtés naviguent entre les contraintes, les opportunités et les positionnements sociaux de deux territoires, pour faire tenir ensemble différents niveaux d’objectifs (travailler, prendre en charge des proches au Sénégal, investir dans l’immobilier, dans la scolarité de leurs enfants, neveux et nièces, « bien » éduquer les enfants). Les politiques publiques des pays d’immigration se basent quant à elles sur une définition nucléo-conjugale de la famille (le couple de parents et ses enfants mineurs). A travers une comparaison par le bas des politiques publiques, je discuterai les différents âges de départ (ou de non-départ) vers le Sénégal d’enfants né⸱e⸱s aux États-Unis, en Italie ou en France. Les décisions de départ sont – en partie – conditionnées par des politiques familiales (modes de garde, allocations), scolaires (langue d’enseignement, âge d’entrée à l’école) et migratoires (regroupement familial, acquisition de la nationalité), qui ne coïncident pas toujours avec les canons de socialisation et les projets de mobilité sociale ascendante portés par les parents rencontré⸱e⸱s au cours de l’enquête.

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Articles associés :

Grysole, Amélie, « Fabriquer des enfants redevables. Pluriparentalité transnationale entre les États-Unis et le Sénégal », Revue des politiques sociales et familiales, n°134, 2020, https://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/PSF/134/RPSF134_1^erTr2020_AmelieGrysole.pdf

Grysole, Amélie, « Faire garder les enfants à Dakar   ? Articuler “famille” et travail en migration », Connaissance de l’emploi, n° 152, novembre 2019, https://ceet.cnam.fr/publications/connaissance-de-l-emploi/faire-garder-les-enfants-a-dakar-articuler-famille-et-travail-en-migration-1120965.kjsp

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