Ce séminaire propose de croiser deux approches des frontières considérées comme autant de ” seuils “ qui impliquent des redéfinitions diverses de l’humain et de la personne comme des choses, des idées, des esthétiques, des rituels, etc.
Nous entendons étudier les frontières entre l’humain et le non-humain et la manière dont se trouvent reconsidérés aujourd’hui les attributs de la personne et de son intégrité. On peut constater, en effet, que les définitions de l’humain sont remaniées dans le cadre de nouvelles technologies (robotique, internet, mondes virtuels, etc.), mais aussi dans celui de la biologie et dans toutes sortes de domaines où la conception de la personne et de ce qui la constitue sont régulièrement mis en jeu. On se placera ainsi dans la perspective d’une définition “limite” de l’identité, voire aux limites de l’identité, pour analyser les frontières de l’humain telles qu’elles sont définies et remaniées dans le monde contemporain.
Nous nous intéresserons également aux frontières, institutionnalisées ou non : celles des États mais aussi celles de divers espaces culturels et sociaux, définis et délimités par différentes modalités d’organisations (régions, ethnies, quartiers, camps, espaces d’exception, etc.). Chacune de ces frontières présuppose, en effet, des formes de définition plus ou moins explicite, des personnes pour instaurer des procédures de distinction, de contrôles, d’appropriation ou d’exclusion. Des processus individuel et collectif d’identification, de différenciation, parfois de stigmatisation, s’établissent interrogeant les dynamiques de circulation qui requalifient ou réattribuent du sens aux choses, aux idées ou encore aux esthétiques. Activités, déplacements etoeuvres constituent, dans différents contextes, des points de redéfinition des altérités, des conventions, des engagements ou des moralités.
L’enjeu de la démarche est d’alimenter et de renouveler la problématique des frontières en étant particulièrement attentifs non seulement aux limites et aux points de rupture manifeste, mais aussi aux modes d’inflexion plus subtils qui font basculer d’un monde à un autre, de l’humain à l’inhumain, du soi à l’autre, du citoyen à l’exclu et réciproquement.
Calendrier des séances
les lundis, de 17h à 19h, salle 130, Immeuble Montréal. Plan d’accès :
– 19 octobre 2009 : Séance 1 : Frontières de l’humain : problématiques contemporaines (Karine Delaunay, Nicolas Puig & Denis Vidal, discutant Pascal Dibie)
– 16 novembre 2009 : séance 2 : Les panoplies numériques. Une autre manière d’être réel (Sophie Houdard, Discutant Denis Vidal)
– 18 janvier 2010 : Séance 3 : Entre l’art et la science, la question du sujet (Bertrand Gerard, Discutant Nicolas Puig)
– 15 février 2010 : Séance 4 : Frontière, migrations et inscriptions territoriales dans l’Ouest guyanais, (Marie-José Jolivet et Maud Laethier, Discutant Gérard Collomb)
– 15 mars 2010 : séance 5 : “Gens du seuil” ou la frontière comme expérience de liminarité. Les migrants bloqués aux portes de l’Europe. (Jocelyne Streiff-Fénart, avec des membres du Programme MITRANS, Discutante Marie-José Jolivet)
– 12 avril 2010 : (Exceptionnellement de 14 à 16 heures) séance 6 : Les reterritorialisations de l’homme mobile. Les dimensions anthropologiques de la dispute sur les technologies sans fil (Mathieu Finz, Discutante Karine Delaunay)
– 3 mai 2010 : Séance 7 : Portes, passages et seuils, de l’huis aux frontières (Pascal Dibie, Discutant Denis Vidal)