Le contexte du projet

Aujourd’hui dans le monde, au moins 200 millions de femmes adultes et mineures ont subi une forme de mutilation génitale féminine/excision (MGF/E) [1]. Ces pratiques ont longtemps été cantonnées au seul continent africain, en raison du nombre important de pays africains concernés (27 pays). Néanmoins, ces pratiques sont aujourd’hui observées sur presque tous les continents, notamment du fait de l‘intensification des flux migratoires des pays du Sud vers les pays du Nord [2].

Dans les pays historiquement concernés par la pratique, des données d’enquêtes sociodémographiques réalisées en population générale permettent d’avoir une mesure directe de la prévalence de la pratique. Dans les pays de migration, ce type de données n’existe pas et les estimations sont alors réalisées de manière indirecte. En France, la dernière estimation de ce type fait état de 125 000 femmes adultes ayant subi une MGF/E et vivant en France au début des années 2010 [3]. Si ces estimations peuvent fournir des données aux professionnel·les de santé pour la prise en charge des femmes concernées, elles présentent cependant un certain nombre de limites et biais méthodologiques [4].

Le contexte spécifique de la France, relativement pionnière sur cette question, avec une expertise scientifique reconnue ainsi qu’une forte mobilisation des milieux associatifs, des pouvoirs publics et des professionnel·les de santé plus nombreux·ses à être sensibilisé·es et formé·es à la question, s’avère aujourd’hui particulièrement favorable pour tester un nouvel outil de collecte de données de suivi des MGF/E sur le territoire national.


Le projet bénéficie d’un financement de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), du Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances dans le cadre du Plan national d’action visant à éradiquer les mutilations sexuelles féminines lancé en juin 2019.