Benjamin Néa

Doctorant en anthropologie et sociologie au sein de l’Unité de Recherche Migrations et Sociétés (URMIS, IRD-UMR 205, CNRS-UMR 8245), sous la direction de Marie Salaün et Mahamet Timera – l’ED 624 Sciences des sociétés, Université Paris Cité.

Contact : ben.nea@hotmail.fr

Titre proposé de la thèse : Migration étudiante et décolonisation en Nouvelle-Calédonie.

Mots clés : Décolonisation – Migration – Enseignement supérieur – Rapports sociaux de race – Subjectivités politiques.

Résumé :

En décembre 2021, La Nouvelle-Calédonie est arrivée au bout du processus de décolonisation débuté en 1998 avec la signature de l’Accord de Nouméa. Le texte prévoyait un « transfert de compétences » de l’État français vers l’exécutif calédonien, le « rééquilibrage » social et économique entre les différentes communautés et le maintien de la paix civile, le « destin commun ». La formation supérieure fut un des moyens choisis pour atteindre ces objectifs. Les politiques publiques ont permis le développement de l’enseignement supérieur et financent les études ou la reprise d’études en dehors de l’archipel. D’autres Calédoniens quittent le Territoire sans l’aide des collectivités pour étudier ; au total, sur les 7000 étudiants calédoniens en 2020, 2500 étaient inscrits dans le supérieur en métropole ou à l’étranger. Paradoxalement, aucune recherche ne questionne cette expérience migratoire et les processus de réinstallation. Alors que l’Accord de Nouméa est arrivé à son terme, on ignore comment les sortants d’études, ayant grandi pendant l’application de ce texte, interagissent avec les autres communautés, perçoivent le la décolonisation et se représentent le « destin commun ». Ce projet de thèse porte sur les migrations étudiantes calédoniennes en lien avec le processus de décolonisation. Les travaux interrogeront l’expérience migratoire estudiantine, ses effets sur les trajectoires sociales, sur la socialisation aux rapports sociaux de race et la construction des subjectivités politiques. Nous chercherons à saisir qui sont les étudiants calédoniens en migration et quelle fut la contribution de la formation supérieure en dehors de Nouvelle-Calédonie au processus de décolonisation.