3. Programme 1.3. : Circulations et recompositions sociales

Chercheur-e-s : M. Hovanessian, M. Laëthier, N. Puig, S. Souchaud

 Doctorante : L. Rosenfeld

Une histoire commune entre les différents pôles de mobilité (traites, colonisation, guerres mondiales et coloniales…), les relations postcoloniales et contemporaines multiformes entre les États et les sociétés, les mobilités actuelles et passées (migrations, circulations…) inscrivent la migration et les projets migratoires dans des représentations sociales qu’il s’agit de décrypter. Les recherches de ce programme étudieront les mouvements de population, notamment l’évolution de la distribution et de la composition des flux migratoires dans certaines régions (cône sud des Amériques par exemple) avec pour conséquences la reformation de quartiers populaires avec l’arrivée de nouveaux migrants. Elles étudieront également les nouveaux rapports sociaux qu’ils induisent ainsi que les transformations des représentations locales et nationales que génèrent des situations politiques ou économiques spécifiques, des évènements climatiques d’envergure ou bien l’articulation de migrations nationales et internationales.

D’une part, ces recherches analyseront les pratiques de mobilités induites par des évènements sur lesquels les individus n’ont pas de prise. Ces pratiques impliquent de voyager avec plus ou moins d’aisance, de facilité ou de reconnaissance et de légitimité dans des mondes sociaux que les acteurs reconnaissent comme lointains ou au contraire comme proches. Il s’agira d’éclairer sous différents angles la migration des réfugiés légitimes ou illégitimes et son articulation avec d’autres formes migratoires en travaillant sur les passages et les trajets des migrants qui oscillent entre des lieux de l’errance, du transit ou de la sédentarité, que ceux-ci soient des camps-villes ou des espaces diasporiques. Ces recherches traiteront également de systèmes territoriaux à  plusieurs facettes qui produisent de la stigmatisation ethnique, des économies informelles, une utilisation amplifiée, et sans régulation, de la force de travail favorisée par la mondialisation. Enfin, elles privilégieront une ” anthropologie du bas “ à  travers les expériences et les voix des migrants ou réfugiés.

D’autre part, ces recherches analyseront le rôle structurant des migrations, c’est-à -dire leurs ressorts et leurs retombées, l’importance sociale, politique, économique et morale des migrants dans les lieux de départ et dans les lieux d’arrivée, afin de comprendre comment les représentations et les pratiques de la mobilité instituent des organisations sociales, des réseaux d’identité et de pouvoir qui participent aux reconfigurations et aux mutations de la société d’origine et des sociétés d’accueil. Ainsi elles mettront l’accent sur la manière dont les migrations modifient les situations des localités de départ, tout en connectant les parcours de la migration et les lieux d’installation à  l’étranger.

Ces questions seront abordées à  partir des enquêtes suivantes :

 Evolution des flux migratoires dans le cône sud-américain (S. Souchaud)

 Passages et traversées des Palestiniens du Liban (N. Puig)

 Migrations et mutations dans les espaces post-communistes (M. Hovanessian)

 Migrations haïtiennes dans la Caraibe (M. Laëthier)

Thèse en cours : ” Implication politique et action collective chez les migrants originaires de l’archipel des Comores en Ile-de-France “ (L. Rosenfeld)