Infos Urmis
Janvier 2023 Voir en ligne

Bonjour et bonne année à toutes et tous !

Ce premier numéro de l'année 2023 vous parvient exceptionnellement en retard à cause des congés de fin d'année et d'un virus récalcitrant. 

Au sommaire de ce mois-ci, pas mal de bonnes nouvelles.

Vous pouvez consulter les numéros précédents de la lettre Infos Urmis ici.
Nous vous en souhaitons une bonne lecture.
N'hésitez pas à nous faire part de vos avis, propositions, etc.
Merci !!!

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Publications

Voici quelques publications récentes des membres de l'Urmis...

Couverture du n°89 de la revue "Lien social et Politiques"

Valérie Erlich et Jimmy Stef. "L’internationalisation de l’enseignement supérieur à Singapour : un modèle élitiste à la croisée des 'mondes' ?" Lien social et Politiques, numéro 89, 2022, p. 107–129. https://doi.org/10.7202/1094550ar

 

Résumé de l'article :

Sous l’effet des politiques d’internationalisation, Singapour se positionne aujourd’hui comme l’un des pôles mondiaux de l’enseignement supérieur les plus sélectifs. Comment ces politiques se sont-elles imposées à Singapour ? Se sont-elles développées selon un modèle hégémonique occidental ? La concurrence entre les établissements publics et privés s’est-elle intensifiée ? Les élites étudiantes se sont-elles renouvelées ? Pour répondre à ces questions, l’article analyse l’impact des dynamiques d’internationalisation sur le système d’enseignement supérieur à Singapour au cours des cinquante dernières années. L’intensification de la dimension internationale à Singapour témoigne d’une reconfiguration de la structuration de ses formations et de la fabrication de ses élites. Sur la base d’une enquête de terrain combinant analyses d’entretiens auprès d’acteurs institutionnels, discours politiques et sources documentaires, l’article montre que les universités publiques singapouriennes offrent aujourd’hui des formations d’élite classées parmi les meilleures d’Asie, accueillant prioritairement les étudiants nationaux les plus dotés scolairement, dont les flux s’accroissent depuis 2010 au détriment de ceux des étudiants internationaux. De son côté, le système privé lucratif des établissements délocalisés à Singapour répond à de fortes exigences de qualité et permet de recruter un plus grand nombre d’étudiants en mobilité. En découle une dichotomie entre une élite publique formée dans les universités nationales plus sélectives scolairement et une élite privée incarnée dans les établissements privés plus sélectifs économiquement. L’enquête démontre que l’enseignement supérieur singapourien a acquis une position dominante régionale grâce à des décisions appuyées sur des valeurs inspirées à la fois du monde occidental technologiquement développé et du monde oriental en croissance rapide.

Couverture de la revue Mouvements : "Qualifier le racisme : controverses et reconnaissance du fait racial"

Plusieurs contributions de l'Urmis dans ce numéro hors série de Mouvements, intitulé "Qualifier le racisme : controverses et reconnaissance du fait racial", avec notamment :

Mireille Eberhard, "(D)énoncer l’expérience du racisme : retour sur une double illégitimité", Mouvements, vol. s2, no. HS, 2022, pp. 92-108. https://doi.org/10.3917/mouv.hs02.0092

 

Résumé :

Comme le souligne Philomena Essed (1991), la dimension phénoménologique du racisme a longtemps été négligée dans les études sur le racisme qui, en se concentrant sur son aspect doctrinaire ou institutionnel, ont peu interrogé son inscription et ses modalités de réalisation au sein des interactions et des pratiques routinières. Cependant, un certain nombre de travaux se sont développés depuis une quinzaine d’années, notamment en France, autour de l’expérience du racisme et des discriminations par les personnes mises en situation de minoritaires du fait de leur origine, réelle ou supposée, ou de leur couleur de peau (Eberhard 2006, 2010a ; Poiret 2010 ; Culturello 2011 ; Dubet et al. 2013 ; Druez 2016 ; Haddad 2018 ; Talpin et al. 2021). Partir de la mise en récit des minoritaires permet d’appréhender la compréhension qu’ils ont de cette expérience, la manière dont ils la restituent, les ressources qu’ils mobilisent pour y réagir, ainsi que ses conséquences sur leur trajectoire de vie.

 

Dans cette contribution, je voudrais discuter d’une double illégitimité qui pèse sur l’expérience de la discrimination, entendue comme "racisme en acte" (De Rudder, Poiret et Vourc’h 2000). Tandis que la première se rapporte à son énonciation, c’est-à-dire au fait de pouvoir qualifier un événement comme relevant du racisme, la seconde relève de sa dénonciation en tant que telle. Elle renvoie aux modalités de réaction adoptées par les personnes racisées, face à des situations sociales incorporant des "faits de race" (Guillaumin, 1972), et à la capacité qu’elles ont d’y répondre.

 

...

 

Ary Gordien, "Dénonciation du 'racisme anti-blancs' en Guadeloupe : les origines post-esclavagistes d’une polémique contemporaine", Mouvements, vol. s2, no. HS, 2022, pp. 154-167. https://doi.org/10.3917/mouv.hs02.0154

 

Résumé :

Cet article analyse comment, de l’abolition de l’esclavage aux conflits sociaux des années 2010, certains cercles conservateurs guadeloupéens, majoritairement composés de personnes identifiées comme blanches créoles ou désignées comme telles, en sont venus à condamner sévèrement l’animosité qu’exprimaient à leur égard des personnalités politiques dites de couleur puis, à partir du XXe siècle, des organisations politiques communistes ou anticolonialistes. En 2009, Élie Domota, porte-parole du collectif anticolonialiste LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon, "Alliance contre l’exploitation et le profit" en créole guadeloupéen), à l’origine du mouvement de grève générale qui a paralysé la Guadeloupe durant 44 jours, a également été accusé de "racisme anti-blancs" (Bonniol 2011 ; Gordien 2013). Mon objectif est de comprendre qui sont, d’une part, ces "Blancs" qui condamnent une haine raciale dont ils seraient la cible et, d’autre part, les "racistes" ainsi incriminés. Sur quoi se fondent ces accusations ? Quels raisonnements conduisent à qualifier de "racistes" des personnes "de couleur" ?

NEGUS CHRIST. Histoires du mouvement rastafari.

Negus Christ. Histoires du mouvement rastafari, par Giulia Bonacci, Robert A. Hill, Jakes Homiak, Boris Lutanie, Afromundi, 2022, 2ème retirage...

Résumé :

Lorsque le 2 novembre 1930, le Négus Tafari Makonnen est couronné Empereur d’Éthiopie sous son nom de baptême Haïlé Sélassié Ier, il hérite de la prestigieuse titulature royale qui fait écho à celle du Christ, évoquée dans la Bible : "Roi des rois, Seigneur des seigneurs, Lion Conquérant de la tribu de Juda."

Pour une poignée d’aventuriers jamaïcains, ce sacre sonne l’heure de la libération, annoncée quelques années plus tôt par le charismatique et controversé Marcus Garvey. Un des premiers Rastafaris, Henry Archibald Dunkley, revient dans NEGUS CHRIST sur le sens de ce couronnement : "C’était un homme noir. Le Christ est un homme noir". Une révélation, mais aussi un choix, une reconquête. Ainsi émerge en Jamaïque une christologie noire, incarnée : une transcendance à visage humain.

Les Rastafaris redessinent le visage de Dieu, ils font naître des communautés auto-suffisantes dans la Jamaïque coloniale, battent les tambours, proclament leur allégeance à l’Ethiopie, défient la Couronne britannique et s’organisent pour "rentrer" en Afrique. Portés par le succès de la musique reggae, les Rastafaris vont conquérir les jeunesses du monde entier avec leur message et leur soif de justice. Ce mouvement méconnu est abordé ici à travers plusieurs chapitres, chacun d’entre eux offrant un éclairage précieux sur l’expérience des Rastafaris.

Les historiens Giulia Bonacci et Robert A. Hill, l'anthropologue Jakes Homiak et Boris Lutanie, professeur de lettres et histoire, ont partagé leurs recherches et collaboré au travers d’entretiens et d’écritures communes pour proposer aux lecteurs ces histoires du mouvement rastafari. 

Commande exclusivement ici :

https://www.rootsblogreggae.com/product-page/negus-christ-histoires-du-mouvement-rastafari

Aude Rabaud et Camille Gourdeau : recension de l'ouvrage "Racismes de France", Revue Française de Science Politique, Vol. 72, N°3, 2022, pp. 420-421. https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2022-3-page-381.htm

 

Slaouti (Omar), Le Cour Grandmaison (Olivier), dir. – Racismes de France. – Paris, La Découverte, 2020 (Cahiers libres). 368 p.

 

Cet ouvrage, coordonné par Omar Slaouti et Olivier Le Cour Grandmaison, constitue une importante contribution à la compréhension du racisme, cet "ensemble intégré d’idéologie et de pratiques" pour reprendre les mots de la sociologue Véronique De Rudder, dont les apports, avec ceux de Colette Guillaumin, ont été décisifs. Il documente avec précision la façon dont le racisme structure l’ensemble de la société française du XXIe siècle et confirme la vitalité récente des recherches en sciences sociales sur ce rapport de pouvoir (Rachida Brahim, Solène Brun et Claire Cosquer, Sarah Mazouz, Aurélia Michel...).

Lire la suite (PDF)...

L'ensemble de la collection des publications de l'Urmis déposées dans HAL est ici :https://www.urmis.fr/publications-consultables-en-ligne-sur-hal

Arrivées, départs, soutenances...

Bienvenue à Sarah Andrieu, maîtresse de conférence en anthropologie à l'Université Côte d'Azur, rattachée au département des Arts et spécialiste des questions de circulations des savoirs chorégraphiques et musicaux entre l’Afrique et l’Europe, qui intègre l'Urmis comme membre permanente à Nice.

 

Bienvenue à Abdourahmane Mangane, nouvellement recruté par l'IRD comme ingénieur de recherche et qui rejoint l'Urmis à Nice pour soutenir différents projets liés à l'Afrique, Institut du religieux, laboratoire Movida, projets sur l'esclavage et ses héritages, etc.

 

Jean-Luc Primon passe le relai à Marie Lesclingand comme directrice-adjointe de l'Urmis Nice à compter du 1er janvier 2023. Merci à tous les 2 !

 

Bravo à toutes les nouvelles et nouveaux docteur·es (et HDR !) de l'Urmis : Par ordre chronologique depuis début décembre 2022 : François Onokoko Okitongombe, Diego Lobo Montoya, Jimmy Stef, Melissa Espino, Alessandro Bergamaschi (HDR), Aurélie Racioppi, Louise Tassin, et aussi (à venir, le 7 février) : Sarah Boisson. Plus d'infos : https://www.urmis.fr/soutenances-de-theses-et-hdr

A lire aussi sur le site de l'Urmis
Enregistrement de la présentation d’Adèle Blazquez : Inscription de la violence dans les rapports de proximité et appréhension problématique des morts à Badiraguato (Sinaloa, Mexique)
Vous pouvez visionner l’enregistrement de la séance du 17 octobre 2022 du séminaire de recherche Anthropologie de la violence, de la mort et du deuil, également disponible sur Canal U : https://www.canal-u.tv/135606
Lire la suite…
Agenda

Sur l'agenda de l'Urmis...

Date limite pour répondre à l'appel à candidatures pour l’école de printemps ‘Violences en villes et actions publiques : regards croisés Amérique latine – France’

Un militaire armé sur la plage à Acapulco.

Date-limite pour la réception des candidatures : 15 janvier 2023.
L’École de printemps se tiendra sur le campus de la Universidad Veracruzana à Xalapa (Veracruz, Mexique) du 7 au 14 mai 2023. Elle réunira étudiants (en master et doctorat) et professeurs de quatre pays (Mexique, Brésil, Colombie, France), responsables politiques, acteurs institutionnels, ONG, défenseurs des droits humains, dirigeants et membres d’organisations sociales du Veracruz.

15 janvier 2023

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Patrimoine ethnologique et idéologie politique : le renouveau de la « nation-race » en Haïti dans les années 1950

Présentation par Maud Laëthier (IRD, URMIS) dans le cadre du séminaire Fabriques de territorialités : temps, parcours, ancrages, engagements (à partir des Amériques et des Caraïbes), Campus Condorcet, Aubervilliers.

26 janvier 2023 - 14h30 - 16h30. Lieu : Campus Condorcet – Centre de colloques, salle 3.08

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Étudier les discriminations en santé périnatale d’un point de vue socio-anthropologique

Séance du séminaire « Migrations et altérités » de l’Urmis Nice, au pôle universitaire Saint-Jean-d’Angély, à la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-Est. Intervention de Mounia el Kotni (Cermes3), Priscille Sauvegrain (Inserm) et Aurélie Racioppi (Urmis) : Étudier les discriminations en santé périnatale d’un point de vue socio-anthropologique

3 février 2023 - 14h30 - 16h. Lieu : Maison des sciences de l’homme et de la société Sud-Est – MSHS Nice

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Des chirurgies sexuelles féminines de « reconstruction » : circulation de pratiques médicales et construction des corps féminins en médecine.

Soutenance de thèse de doctorat en sociologie de Sarah Boisson à l'Université Côte d'Azur : "Des chirurgies sexuelles féminines de « reconstruction » : circulation de pratiques médicales et construction des corps féminins en médecine. Une enquête multi-située entre France et Égypte : du corps exilé au corps globalisé."

7 février 2023 - 14h30. Lieu : MSHS Nice (salle plate, amphi 031, RDC)

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Séminaire Urmis Paris : ACADISCRI, une enquête sur les discriminations vécues par les personnels et les étudiant.e.s des universités

Présentation de l'enquête Acadiscri par Géraldine Bozec, Marguerite Cognet, Christelle Hamel dans le cadre du séminaire de recherche Urmis Paris Migrations, Circulations et Altérités. Discutante : Mireille Eberhard.

13 février 2023 - 14h - 16h. Lieu : Salle 115 du Bâtiment Olympe de Gouges, Université de Paris

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