Soutenance de thèse de Mlle Marjolaine Paris

Le jeudi 1er juillet 2010 à  l’université Paris Diderot, Mlle Marjolaine PARIS a soutenu sa thèse de doctorat de sociologie intitulée  :

Relations d’affaires franco-nigérianes : l’émergence de configurations sociales et commerciales internationales

Le jury lui a décerné la mention Très honorable, avec félicitations.

Composition du jury :

 M. Bola AKINTERINWA, professeur de sciences politiques, Nigerian Institute of International Affairs, rapporteur

 M. Emmanuel GREGOIRE, géographe, directeur de recherches, IRD et EHESS (Centre d’Etudes Africaines), rapporteur

 M. Pascal LABAZEE, socio-économiste, directeur de recherches, IRD

 Mme Catherine QUIMINAL, professeure émérite de sociologie, université Paris-Diderot, directrice de thèse

 M. Mahamet TIMERA, professeur de sociologie, université Paris-Diderot


Résumé :

Cette thèse veut saisir les dynamiques sociales, politiques et économiques de l’échange commercial franco-nigérian à  partir de l’étude des relations entre les cadres et entrepreneurs d’entreprises françaises et nigérianes. La relation historique et politique particulière entre le Nigeria et la France, l’incertitude de l’environnement des affaires au Nigeria, la violence, l’insécurité et le pluralisme national et culturel des acteurs économiques constituent les aspects clés du contexte spécifique de ces relations, qui crée un champ de possibilités avec lesquelles interagissent les parcours et les motivations personnels des acteurs économiques. Les formes sociales et les interactions quotidiennes qui viennent s’y inscrire influencent à  leur tour le cadre de l’échange, ses règles du jeu. Les acteurs tirent parti de ce contexte et de ses ” difficultés “ grâce aux ressources dont ils disposent au préalable ou qu’ils y puisent, pour mettre en place des configurations sociales et organisations qui permettent de faire fonctionner l’activité commerciale et l’échange dans ce cadre particulier en les rendant moins risqués, en générant des bénéfices financiers et en les inscrivant dans une certaine durée. Les mécanismes d’organisation et de hiérarchisation des formes sociales liées à  l’échange commercial sont lisibles à  trois niveaux. 1) Aucun groupe social ne se forme au niveau des élites économiques internationales concernées par l’étude, 2) en revanche ces élites mettent sur pied des configurations liées aux activités commerciales. Ces configurations sont flexibles, peu institutionnalisées, diverses, marquées par des situations d’intermédiation, basées à  la fois sur des contrats commerciaux et des conventions. 3) D’autre part les relations professionnelles entre cadres internationaux permettent de saisir plus particulièrement les rapports de pouvoir et de domination traversant les relations commerciales. Si les intérêts financiers sont à  la base de la rencontre des acteurs et de la plupart de leurs relations et des organisations mises en place, ils co-agissent avec d’autres mécanismes sociaux, notamment des dispositifs de classification et de hiérarchisation liés aux nationalités et origines qui, croisés avec les statuts socioprofessionnels, sont à  l’origine de clivages et de conflits au cœur de la coopération économique.