Simone Di Cecco

Simone Di Cecco est attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université Paris Cité, Urmis Paris.

Il a soutenu sa thèse de doctorat en sociologie à  l’URMIS, sous la direction de Dominique Vidal et Camille Schmoll.

Contact:
esse.dicecco@gmail.com

Thèse soutenue le 16/03/2021
« Le « sale boulot » de l’intégration. Travail et racisme dans les programmes de bénévolat pour personnes demandeuses d’asile en Italie 

” Crise “ et ” Europe “ sont deux termes qui apparaissent comme de plus en plus liés, déclinés selon une pluralité de discours qui traversent et structurent des pratiques et des dispositifs : « crise économique », et plus récemment « crise des réfugiés », « crise des frontières européennes »… S’entrecroisant et se signifiant mutuellement, ces diverses figures de la crise dépassent largement le champ discursif pour s’inscrire à  l’intérieur de politiques, visant la restructuration du marché du travail tout comme la redéfinition des politiques migratoires, qu’elles contribuent à  justifier et encadrer.
C’est dans ce contexte qu’émerge la construction médiatique et politique de la distinction entre le ” bon réfugié “ et le ” mauvais migrant économique “, qui tend à  essentialiser les catégorisations produites tout en fonctionnant comme un véritable outil de séparation et de répartition des migrant.e.s au sein du plus vaste gouvernement des migrations contemporaines. Il devient alors légitime de s’interroger autour de la relation entre le travail migrant et les politiques d’asile.

Ma thèse en sociologie se donne pour objectif d’étudier les transformations du travail migrant contemporain, à  partir de l’étude en perspective comparée d’un dispositif expérimental récemment mis en oeuvre dans de nombreuses villes italiennes où les demandeurs d’asile se voient proposer d’exercer sous la forme du bénévolat des activités considérées socialement utiles. à€ la frontière entre la mise au travail et la logique humanitaire, ce dispositif montre les tensions inhérentes aux politiques de gestion de la mobilité internationale, et les interférences que ces dernières entretiennent avec les crises économique et migratoire que connaît l’Italie. Le bénévolat fournit à  ce titre un point de départ dans l’étude de l’humanitarisme lorsque celui-ci s’exerce hors des camps de réfugiés et dans les frontières d’un État européen. Ce type de dispositif associant le principe du bénévolat à  la demande d’asile fournit un point de départ pour explorer les formes différentiées, segmentaires et hiérarchisées qui traduisent la distribution de l’humanitarisme au sein du territoire national et son impact sur le travail migrant.

Diplômes antérieurs

  • 2011-2014 : Licence en Sciences Politiques- option « Sciences Internationales et Diplomatiques» (Université Roberto Ruffilli, Forlí-Bologne, Italie)
  • 2014-2016 : Master en Sociologie-Anthropologie- spécialité « Migrations et relations interethniques» (Université Paris Diderot)

Interventions, Communications

« « Se rendre utiles à  la société». Le travail bénévole des demandeurs d’asile en Italie », 7e congrès de l’Association Française de Sociologie, Amiens 4 juillet 2017

« Crise économique, ” crise humanitaire “ et politiques migratoires en Italie :
notes pour une épistémologie politique de l’asile », Ecole d’été Migrations et mondialisations (Ceped, Migrinter, Urmis, Poitier 9-13 juillet 2017

« Race et citoyenneté néolibérale dans les projets de bénévolat pour les demandeurs-ses d’asile en Italie », Journée d’étude Travail gratuit, service, citoyenneté, Nanterre 1 février 2018

« Negotiating oppression with oppression? Volunteering by asylum seekers as a way to “prevent potential tensions” », 7th Ethnography and Qualitative Research Conference, Bergamo (Italy)- June 6-9, 2018

« Processi di razzializzazione del lavoro gratuito nell’Italia contemporanea: il caso dei progetti di volontariato per richiedenti asilo », Séminaire SISLav 2018, Torino (Italy) 20-22 septembre 2018

« Diviser pour mieux gouverner ? Le système d’accueil italien comme outil de sélection et de contrôle des migrant.es », Biennale d’ethnographie, Ehess, Paris 4-5 octobre 2018

Publications

  • Simone Di Cecco, « ” Il doivent se rendre utiles à  la société “. Les transformations du travail migrant en Italie : le cas des demandeurs de protection internationale », Recueil Alexandries, Collections Masters, aoà»t 2016, url de référence: http://www.reseau-terra.eu/article1369.html

Activités de recherche

  • Coorganisateur de l’atelier « Le logement, enjeu de luttes. Regards croisés Montreuil – Saint-Denis » (Montreuil, 6 décembre 2016), dans le cadre des ateliers itinérants Luttes de l’immigration, luttes antiracistes

Enseignement

  • 2016-2017 : TD de L1 Introduction à  la Sociologie, TD de L2 Sociologie Urbaine
  • 2017-2018 : TD de L1 Introduction à  la Sociologie, TD de L2 Sociologie Urbaine, CM de M1 (Miri) Histoire sociale des migrations (avec Pauline Picot)
  • 2018-2019 : CM de M1 (Miri) Histoire sociale des migrations