Séminaire des ” Etudes politiques “ de l’ERMES
Séminaire ” Migrations et altérités “ de l’URMIS
Séance commune ERMES-URMIS
Vendredi 20 février 2015, 14h15-16h30
Faculté de Droit et Science politique- salle 430
Avenue du Doyen Trotabas à Nice
Plan d’accès
Simone Maddanu, Musulmans européens en mouvement. Pratiques et expériences quotidiennes chez les jeunes musulmans italiens, Perpignan, Editions Halfa, 2013.
Discutants : Géraldine BOZEC (Université Nice-Sophia Antipolis- URMIS) et Daniela TRUCCO (Université Nice-Sophia Antipolis- ERMES).
Résumé. La deuxième génération de musulmans d’Italie, par le biais de l’association GMI, ne veut plus être identifiée à travers la catégorie de l’immigré. Ces jeunes ne refusent pas le fait d’être ” fils d’immigrés “, mais ils se définissent désormais comme Italiens et Européens, en se construisant un espace nouveau, aux multiples significations, capable d’intégrer leur spécificité.
L’islamité des acteurs se construit à travers un processus de subjectivation : l’utilisation de codes interpénétrés de leur propre expérience italienne (habitudes modernes, définition, jugement de l’autre et libre arbitre, mixité dans l’espace de socialisation secondaire) d’un côté, et de l’autre, leur ” être musulman “ dans un hic et nunc, à travers un apprentissage continuel capable d’inventer et de réinterpréter la tradition comme la modernité. Le bricolage et les adaptations que les jeunes opèrent au quotidien, à travers des comportements (pratiques) et des discours qui concernent l’amour, l’amitié (homme / femme), la sexualité (et la virginité), le libre arbitre et le jugement de l’autre, montrent des éléments de cohérence / incohérence, d’invention / hybridation, et d’autres relatifs aux processus d’interprétation dont ils sont porteurs.
Quel sera-t-il le visage futur des nouvelles générations de musulmans en Europe ?
Simone Maddanu est actuellement chercheur post-doctoral en sociologie à l’Université de Cagliari en Italie (UNICA) et membre à l’étranger du CADIS à l’EHESS, Paris. Dans ses recherches, il s’intéresse aux pratiques quotidiennes des jeunes musulmans en Europe, à leur engagement dans les mouvements et associations et à l’émergence d’une nouvelle subjectivité islamique. Outre les thèmes de la post-immigration, il s’est occupé dans ses derniers travaux, de la migration illégale tunisienne dans l’après Ben Ali.