Lison Merville-Boudjema

Lison Merville-Boudjema est docteure en sociologie.
Elle a soutenu sa thèse à l’URMIS le 10 novembre 2023.

Contact : lison.merville@gmail.com

Domaines de recherche :
Fabrique de l’altérité.
Processus de racialisation.
Sociologie du logement. 

Terrains d’enquête :
Marseille, région parisienne (Seine-Saint-Denis) et Europe de l’Est.

Compétences linguistiques :
Français – Anglais – Rromanès – Roumain

Titre de la thèse :
(Dé)faire les « campements roms » de Marseille :
Analyse des processus de catégorisation des habitant-es des bidonvilles à l’œuvre dans l’action publique


Directrice de recherche : Swanie Potot

Composition du jury :
Président du jury
Éric Fassin, Professeur des universités en Sociologie, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
Rapporteurs
Marc Bernardot, Professeur des universités en Sociologie, Université Aix-Marseille
Éric Fassin, Professeur des universités en Sociologie, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
Examinatrice – examinateur
Cécile Canut, Professeure des universités en Sciences du langage, Université de Paris
Gilles Frigoli, Maître de conférence en Sociologie, Université Côte d’Azur
Directrice de thèse
Swanie Potot, Directrice de recherche en Sociologie, Université Côte d’Azur

Résumé :
La démarche générale de cette thèse consiste à étudier la façon dont sont administrés les espaces nommés squats, bidonvilles et campements illicites par les pouvoirs publics et, par extension, leurs habitant-es, à l’aune de l’étude de la catégorie d’habitat « campements roms » mise en mots dans une circulaire le 5 août 2010. L’analyse de la mise en œuvre de la gestion et de l’expulsion de ces espaces est fondée sur une ethnographie des bidonvilles initiée en 2012 dans différentes villes de France et plus particulièrement dans la ville de Marseille ainsi que sur des entretiens, diverses formes d’observations et l’analyse de littératures grises. De l’élaboration des politiques publiques à leur mise en œuvre par les associations opératrices d’État dans la ville de Marseille (avec un focus sur l’année 2020), cette thèse analyse l’action publique à l’échelle locale afin de proposer une interprétation de la situation nationale. Ce travail, en s’intéressant à la façon dont sont nommés et classés certains habitats précaires identifiés comme illicites voire illégaux, met en lumière les logiques de catégorisation des habitant-es de ces espaces. Ce qui est formulé comme une politique prenant pour objet le logement administre en réalité les populations l’habitent, i.e. les personnes désignées comme roms dans la circulaire de 2010. La thèse met en lumière que l’opération de mise en mots de ces espaces comme « squats », « bidonvilles », « campements », mais aussi « copropriétés dégradées » par les pouvoirs publics nous informe peu sur la nature de ces espaces (les matériaux dont ils sont faits, leur légalité ou leur pérennité) mais relève d’un processus de catégorisation des populations qui les habitent. Toutes les personnes perçues comme roms habitant en bidonville à Marseille ne connaissent pas les mêmes logiques de classement de leur habitat, et ainsi la même mise en œuvre d’un suivi social permettant l’accès à certains droits : selon leur nationalité, leur(s) langue(s), leur statut administratif, la politique publique ne revêt pas le même aspect, aussi bien concernant son volet social (suivi social à partir du diagnostic social énoncé dans la circulaire de 2012) que son volet sécuritaire (les expulsions du lieu d’habitation et du territoire français). Cette thèse entend participer à la réflexion sur la façon dont sont catégorisées les personnes dites roms migrant- es en France en s’intéressant aux rapports sociaux de race, de sexe et de classe à l’œuvre dans l’administration de l’habitat précaire nommé squats, bidonvilles et campements.

Formation dans le supérieur :
Doctorante sous contrat ministériel à l’Université Côte d’Azur laboratoire URMIS (UMR CNRS 825 – UMR IRD 205) d’octobre 2018 à mars 2022, thèse soutenue le 10 novembre 2023Master mention Études Politiques de l’EHESS Paris – obtenu en 2017
Master en Sciences Politiques de l’Université de Bucarest – obtenu en 2017
Licence en Rromanès de l’INALCO – obtenue en 2016
Licence en Sciences Politiques de Paris 8 – obtenue en 2015

Expériences professionnelles dans le domaine académique :

Enseignements (98 heures)
• Enseignement en 2018-2019 : Université Côte d’Azur et Paris-Diderot
– « Initiation au travail universitaire en sociologie », 28h, L1, sociologie UniCA
– « Lire et interpréter les données sociales », 4h en L 1, sociologie UniCA
– « Contraindre l’habitat des migrant-es roms roumain-es», 2h, intervention dans le Master Migrations et Relations Interethniques (MIRI) de l’Université Paris Diderot
• Enseignement en 2020-2021 : Université Aix-Marseille
– « Connaissance des phénomènes sociaux », 44h, L3
– « Méthodologie du travail de recherche », 20h, L1

Représentante élue des doctorant-es de l’URMIS, octobre 2019 – octobre 2021

Colloques et séminaires internationaux
”How postcolonial borders are established for non-colonized population : The case of Roma people evictions in France”, Colloquium on Conceptual and Methodological Issues in Migration: “Migration, Mobility and Inequalities”, Center Migration Studies June 20 2019, University of Essex, England
– “Migrations roms roumaines en France : approche intersectionnelle des rapports de pouvoir dans les bidonvilles de banlieue parisienne : le cas des associations de Gadjés”, SCOPE International Interdisciplinary Conference of Political Research, Gender and Politics : The challenge of globalisation May 18-19 2018, University of Bucharest, Romania.
– “Between Eviction and Resistance: French Slums Today, the Case of Bobigny”, Critical Approaches to Rromani Studies Conference May 25-26 2018, Central University of Budapest, Hungary
– “That creates a precedent’ : judicial resistance on the so-called Roma camps ”, Annual Meeting of the Gypsy Lore Society and Conference on Romani Studies September 4-8 2018, University of Bucharest, Romania

Animation et organisation de séminaires
– Discutante au séminaire mensuel de l’URMIS, discussion de Jean-Baptiste Daubeuf « Le bidonville de « La place » : l’intégration en marge des institutions républicaines dans la France contemporaine », 1 mars 2019, Université de Nice
-Organisatrice de la journée des doctorant-es de l’URMIS, 25 janvier 2019, Université de Nice

Écoles d’été et ateliers doctoraux
– « Enquêter sur les processus de racialisation des habitant-e-s des bidonvilles aujourd’hui en France », Séminaire – Pratiques d’enquêtes sur les rapports sociaux de race en France hexagonale et ultramarine de l’EHESS, 10 février 2022, Paris
– « Entre expulsion du bidonville et expulsion du territoire : la circulation au prisme des dispositifs d’évacuation des dits « campements roms », École d’été du CHERPA (Sciences Po Aix-Marseille) de juin 2019 : Ancrer les circulations, Pour une approche par les acteurs, les espaces et les rapports de pouvoirs, 26-28 juin 2019, Aix-Marseille
– « De l’expulsion du bidonville à l’expulsion du territoire : les « campements roms » comme transgression des frontières » Atelier Doctoral RT9-AF « Les frontières dans la fabrique de l’espace. Effets, processus et enjeux pour la recherche en sciences sociales. » 11 octobre 2019 – Paris
– “Roma people in France : eviction and integration”, Central European University Summer School, Performing Rromani Identities : Strategy and Critique, 11-22 juillet 2016, Budapest, Hongrie