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Soutenance de thèse Florie Bavard

4 octobre - - 9h00 - 14h00

Florie Bavard  soutient sa thèse en sociologie et anthropologie intitulée :

« Femmes, corps et dénudements en Égypte (XXe-XXIe siècles) :

actes politiques, actes artistiques »

 

La soutenance se tiendra le vendredi 4 octobre à 9 heures, à l’Université Paris Cité, campus des Grands Moulins, bâtiment « Halle aux farines », salle des thèse 580F.

La soutenance sera également retransmise en visioconférence.

Résumé :

Cette recherche anthropologique et sociologique explore les regards portés par des artistes et militantes égyptiennes sur le geste de dénudement, envisagé par celles-ci comme un acte artistique et comme un acte politique, du début du XXème siècle à nos jours. En cette période de réformes et de révoltes (pré-post)révolutionnaires, des femmes de la scène culturelle, affiliées aux mondes des lettres, des militances féministes ou des arts, pensent la portée expressive des corps et mobilisent des dénudements (réels ou figurés, explicites ou métaphoriques, intégraux ou partiels) dans leurs luttes ou dans leurs productions culturelles. Elles retournent également des stigmates liés à certains dénudements publics, qu’ils soient le fruit d’un choix personnel ou qu’ils aient été imposés dans un contexte de violences sexistes ou sexuelles. Critiques de divers rapports de domination, artistes et militantes font du corps un outil au service d’actions collectives, de manifestations de rue ou de grèves de la faim, mais aussi une source d’inspiration dans leurs œuvres. Pourtant, si ces femmes ont produit des représentations nouvelles des corps et des dénudements, leurs créations ou engagements ont fait l’objet de cadrages caricaturaux et de stéréotypes mondialement diffusés. Au XXIème siècle, la figure de « l’artiviste arabe » et celle de la « féministe rebelle », souvent incarnées par des images de femmes dénudées, suscitent un engouement international qui réactive des représentations (néo)orientalistes héritées des siècles précédents et qui assigne des étiquettes réductrices aux artistes et militantes. Parallèlement, la dimension transgressive de certains de leurs actes s’accompagne, en Égypte, d’un risque accru de surveillance. Leurs œuvres ou revendications relatives aux corps sont ainsi, tantôt entravées par diverses instances de contrôle social, tantôt propulsées au-devant de la scène médiatique et artistique par le prisme de catégories imposées. Face à ces contraintes, discriminations, violences ou assignations, comment ces artistes et militantes naviguent-elles dans les différents mondes qu’elles traversent et font-elles circuler leurs demandes ou leurs créations en lien avec le corps ? Afin d’analyser leurs rôles dans l’espace de production artistique et dans l’espace de la cause des femmes, le travail de terrain, effectué en Égypte entre 2018 et 2023, rassemble des archives plurielles, remontant jusqu’au début du XXème siècle et pour certaines inédites (revues féministes ou artistiques, journaux, catalogues d’expositions, comptes-rendus de réunions, photographies, lettres, carnets, discours, etc.), des entretiens réalisés avec différents protagonistes du monde des arts contemporains égyptiens (artistes, curateurs·rices, galeristes, collectionneurs·euses, spécialistes des arts, etc.) et des observations menées dans plusieurs lieux où gravitent ces enquêté·e·s. L’étude démontre que la politisation des corps et la transformation des relations aux dénudements, initiées par des artistes et militantes, résonnent de l’échelle intime à l’échelle globale, et se jouent dans une pluralité de sites – salons mondains, politiques ou artistiques, rues, expositions, écoles d’art, congrès, concours de beauté, plages, plateformes sportives, clubs privés, prisons, cyberespace, scènes musicales, ateliers d’initiation aux arts, etc. À travers une approche interdisciplinaire mêlant anthropologie et sociologie, mais aussi histoire, études de genre et histoire des arts, la réflexion sonde l’étendue des mécanismes qui entourent les gestes de dénudement, ainsi que les traces que ces actes laissent dans les imaginaires égyptiens et internationaux. Le résultat de cette étude est une vue d’ensemble du corps et du dénudement dans les réseaux artistiques ou féministes du XXème siècle et du XXIème siècle, puis un zoom sur une constellation d’artistes qui, entre 2018 et 2023, participent de la reconfiguration de l’ordre du genre et influent sur la redéfinition des rapports aux corps.

 

Mots-clés :

Corps, Dénudements, Genre, Arts, Égypte, Engagements, Artistes Femmes, Militantes, Révolutions

Composition du jury :
  • Jocelyne DAKHLIA, Directrice d’études, EHESS Paris, CRH (Directrice de thèse)
  • Randi DEGUILHEM, Directrice de recherche au CNRS, Université Aix-Marseille, TELEMME (Examinatrice)
  • Christine DÉTREZ, Professeure des universités, ENS Lyon, CMH (Pré-rapportrice)
  • Perrine LACHENAL, Chargée de recherche au CNRS, Université Aix-Marseille, CNE (Examinatrice)
  • Pénélope LARZILLIÈRE, Directrice de recherche à l’IRD, Université Paris Cité, CEPED (Examinatrice)
  • Franck MERMIER, Directeur de recherche au CNRS, EHESS Paris, IRIS (Pré-rapporteur)
  • Nicolas PUIG, Directeur de recherche à l’IRD, Université Paris Cité, URMIS (Directeur de thèse)
  • Gianfranco REBUCINI, Chargé de recherche au CNRS, EHESS Paris, IIAC (Examinateur)

Détails

Date :
4 octobre
Heure :
9h00 - 14h00
Catégories d’Évènement:
,

Organisateurs

Urmis
Urmis

Lieu

La Halle aux Farines – salle 580F –
9, Esplanade Vidal-Naquet
Paris, 75013 France
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