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Soutenance de Philippe Stoesslé

15 décembre 2021 - - 15h00 - 18h00

Philippe Stoesslé soutient sa thèse en sociologie, co-dirigée par Françoise Lestage et Marguerite Cognet, le mercredi 15 décembre 2021 à 15h.

Compte tenu des consignes sanitaires, la soutenance est en visioconférence à partir du lien suivant: https://u-paris.zoom.us/j/86052831869?pwd=bjNKd1V1anM3Z2d0MFZyeGxYVXNBZz09 (Code d’accès : 128581).

La thèse s’intitule  : Expériences migratoires et discriminations dans l’accès aux soins des sans-papiers centraméricains au Mexique : le cas de l’État du Nuevo León

Le jury est composé de :

– Laurence Kotobi, Professeure des Universités, Université de Bordeaux, Rapporteure
– Olga Odgers Ortiz, Professeure, El Colegio de la Frontera Norte, Rapporteure
– Laëtitia Atlani-Duault, Directrice de Recherche, Université de Paris, Examinatrice
– Yerko Castro Neira, Professeur, Universidad Iberoamericana, Examinateur
– Antoine Pécoud, Professeur des Universités, Université de Paris 13, Président

Résumé :

Durant leur exil vers les États-Unis, les populations centraméricaines en situation irrégulière sont particulièrement exposées à des risques de santé en même temps qu’elles souffrent d’un accès compliqué au système sanitaire mexicain. Pour leur part, les institutions de santé ont beaucoup de mal à atteindre ces populations par définition mobiles. Les traditionnelles interventions de santé publique ne tiennent que rarement compte de la complexité des déterminants sous-jacents de leur santé et n’ont que peu d’effets sur elles.

En réalité, la santé des migrants est essentiellement déterminée par des facteurs situés en dehors du secteur de la santé institutionnelle. Leurs conditions de voyage, de travail, de logement et de vie renferment d’importants risques pour leur bien-être physique et psychique; qui est également conditionné par leur accès aux services sociaux et de santé, leur irrégularité administrative, les conséquences des politiques restrictives d´immigration et les sentiments anti-migrants répandus qu’ils affrontent quotidiennement. Aussi, face à leurs souffrances, le Mexique alterne des postures opposées en apparence, proclamant l’accès universel au système de santé comme droit fondamental inhérent à la dignité humaine, mais qui se heurte aux priorités de « sécurité nationale » des politiques migratoires. Les politiques de santé s’inscrivent alors dans un continuum avec celles de contention migratoire.

Basé sur un travail de terrain effectué entre 2016 et 2019 dans des centres de santé et des hôpitaux de l’État du Nuevo León (Nord-Est du Mexique, frontalier avec le Texas), nous avons identifié et analysé les conditions d’accès aux soins des sans-papiers centraméricains en fonction de leurs trajectoires migratoires et de vie, ainsi que des logiques institutionnelles d’accès aux soins. Nous avons interrogé les aspects, presque jamais traités, liés à la stigmatisation et aux discriminations. Le système de santé mexicain produit une discrimination systémique dans son rapport à autrui, particulièrement envers les populations centraméricaines, que les fournisseurs de soin tendent à « essentialiser » dans une catégorie stéréotypée et ethnicisée du « migrant sans-papiers centraméricain ». Face à cette situation, ces derniers élaborent des stratégies de résistance au gré de leurs ressources et de leurs trajectoires personnelles.

Apparaît alors une dissension entre le droit fondamental à la santé et la situation juridique irrégulière. Le biologique se confond avec le politique, provoquant une tension permanente entre protection et menace à la santé des migrants. La frontière entre médecine et droit, entre soins et répression, devenue floue, ne peut qu’approfondir la crainte et la méfiance des migrants envers les hôpitaux et renforcer leur mise à l’écart.

Détails

Date :
15 décembre 2021
Heure :
15h00 - 18h00
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