Ce thème de recherche considère la notion de territoire dans une perspective polysémique, des territoires de l’ancrage et de la stigmatisation ethnique aux territoires de l’identité et de l’exil entendu comme une expérience du hors-lieu. Dans un contexte de mondialisation et de circulations amplifiées de biens, d’idées et de personnes, les rapports entre espaces et identités acquièrent des fonctions renouvelées et sont appelés à jouer des rà´les politiques et sociaux inédits. Les concepts de “territoireâ€, “territorialité†et “territorialisationâ€, avec leurs déclinaisons, sont mobilisés pour saisir ces dynamiques appréhendées dans leur historicité. Ils permettent de comprendre les comportements, les pratiques et les stratégies mises enoeuvre à différents niveaux géographiques et sociaux — du village à la diaspora, de l’individuel au collectif — pour faire face à des transformations radicales des environnements identitaires et spatiaux.
On s’intéressera aux élaborations sociales, culturelles et politiques nouées autour de ces rapports contraints entre territorialités et identifications. L’anthropologie, l’histoire et la géographie sont mobilisées pour traiter des cas qui concernent l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et l’Europe, continents qui seront examinés au regard de questionnements croisés. Ces questionnements s’organisent autour de trois directions de recherche : les traitements symboliques et mémoriels de l’espace et des territoires, notamment dans le cas de traumatismes contemporains ou récents ; les configurations historiques et contemporaines héritières des esclavages ; les processus d’appropriation et de contrà´le de l’espace.
L’accent est mis sur les non-dits, les sous-jacences, les subtilités des imaginaires sociaux et de leurs usages politiques dans une volonté d’examiner leurs rapports aux espaces et au territoire de manière plus sensible et implicite. Loin de figer les identités dans le temps et dans l’espace, l’entrée par la mobilité permettra d’envisager les questions mémorielles et leur rà´le d’outil de légitimation dans une perspective dynamique.
Responsables : Marie-Pierre Ballarin et Odile Hoffmann
Programme 3.1. : “Retours d’esclavagesâ€
Programme 3.2. : Anthropologie de l’exil extrême
Programme 3.3. : Usages politiques des espaces, rapports de pouvoir et identifications