Rosane Braud

courriel : braudrosane@gmail.com

Chercheure associée à l’URMIS et affiliée à l’Institut Convergences Migrations 2021-2024 (HEALTH et INTEGER).

Parcours professionnel

Ses travaux de recherche portent sur les inégalités sociales de santé ; en particulier dans le cas des maladies chroniques liées à l’alimentation des groupes sociaux minorisés et/ou exclus.

  • Chargée de cours à l’université Paris Diderot dès 2009, elle y a également été ATER à l’UFR d’études psychanalytiques (2014-2015) rattachée au CRPMS, puis à l’UFR de sciences sociales (2016-2017) rattachée à l’URMIS.
  • Qualifiée aux fonctions de maitre.sse de conférences (CNU 19) en 2018, elle a participé depuis à deux recherches collectives sur la santé des personnes défavorisées et/ou minorisées :
    • l’une de 2018 à 2019, en collaboration avec Marie Loison-Leruste (Printemps, UMR CNRS 8085/UVSQ)
    • et l’autre de 2020 à 2021, au CRESS équipe earoh (Inserm, INRAE, Université de Paris).

Titre de la thèse

Construction d’une catégorie de « migrants » dans les actions de lutte contre les inégalités face au diabète en France – Analyse des configurations contemporaines des rapports sociaux inégalitaires

Membres du jury :

  • Patrick CINGOLANI, Professeur de sociologie à  l’Université Paris Diderot (Paris 7),
  •  Laurence KOTOBI, Maitre de conférences (HDR) en anthropologie à  l’Université de Bordeaux, rapporteure,
  •  Mahamet TIMERA, Professeur de sociologie à  l’Université Paris Diderot (Paris 7), directeur de thèse,
  •  Jérôme VALLUY, Maitre de conférences (HDR) en science politique à  l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), rapporteur,
  •  Anne VEGA, Chercheure en anthropologie et sociologie (HDR) associée au laboratoire Sophiapol, Université de Nanterre,
  •  Dominique VIDAL, Professeur de sociologie à  l’Université Paris Diderot (Paris 7), président du jury.

Thèmes de recherche

  • Politiques sanitaires et migratoires en France;
  • Inégalités sociales de santé
  • Relation de soin et ethnicité;
  • Naturalisation des phénomènes sociaux
  • Construction sociale des maladies liées à  l’alimentation (obésité, diabètes et leurs complications cardio-vasculaires);
  •  Pratiques alimentaires et culinaires en situation d’immigration.

Résumé de la thèse

Cette recherche interroge l’émergence, les usages et les enjeux du recours à  une catégorie de ” migrants “ dans les politiques françaises et actions de lutte contre les inégalités sociales face au diabète de type 2. La sociohistoire de l’émergence de la question du diabète des ” migrants “ réalisée, montre comment la littérature épidémiologique peut, en pointant des facteurs de risques différents selon les groupes sociaux, participer à  la construction de catégories de patients. L’analyse critique menée souligne l’amalgame entre groupes ethniques, groupes raciaux et groupes génétiquement homogènes, à  l’origine du récit différentialiste des causes du diabète. Récit, aujourd’hui mobilisé par les autorités publiques pour organiser une distribution ciblée des soins préventifs du diabète et de ses complications sur cette catégorie. Au cœur des interactions soignants-soignés, l’analyse des pratiques de soin (et en particulier de l’éducation thérapeutique), souligne que les traitements différenciés qui y ont cours n’ont pas toujours les effets escomptés sur la situation des soignés. La lecture culturaliste faisant des comportements des soignés la principale cause des écarts de santé, occulte les inégalités sociales et économiques préexistantes, et participe à  les renforcer. Quadrillées par les directives de santé publique, l’analyse des marges de manœuvre des soignants et des soignés, permet de mettre en évidence que ces politiques visent moins à  agir sur les déterminants sociaux des inégalités de santé qu’à  enjoindre les acteurs sociaux à  atteindre l’égalité en adoptant les comportements des groupes sociaux majoritaires