Anthropologies exiliques – Appel à participations au colloque en hommage à Martine Hovanessian

  • Mardi 12 mai 2020 de 9h00 à 18h00
  • Université de Paris, Amphi Turing
  • 8 place Aurélie Nemours – 75013 Paris

L’URMIS organise à l’Université de Paris une journée d’étude autour des travaux de Martine Hovanessian, anthropologue et directrice de recherche au CNRS décédée le 21 juillet 2019.

Martine Hovanessian était une spécialiste reconnue de la diaspora arménienne à laquelle elle a consacré la majeure partie de ses travaux. Elle a questionné dans la longue durée la pertinence sociologique et anthropologique du concept de diaspora comme « espace de fiction actif » et mis à jour la complexité des mises en récit du passé dans le cas arménien des sédimentations de la mémoire. Ces recherches ont été publiées dans l’ouvrage issu de son hdr « Les récits de nos vies « atteintes ». Une histoire arménienne inconcevable.

Dans la continuité des recherches récentes de Martine Hovanessian cette journée prendra pour thématique l’anthropologie de la disparition. En effet, après avoir exploré les anthropologies de l’exil en tant qu’expérience du « hors-lieu », Martine Hovanessian animait à l’URMIS un groupe de recherches dont l’ambition était de poursuivre les interrogations sur l’exil et l’exil extrême, en introduisant un degré supérieur des violences d’Etat autour d’un dispositif de la terreur, celui de la disparition.

Il s’agira d’examiner dans une perspective transdisciplinaire (philosophie, anthropologie, psychanalyse), sur de nombreux terrains et dans une perspective comparée, « l’avènement d’une époque de la disparition » selon les termes de Jean-Louis Déotte, philosophe,  qui a beaucoup travaillé sur la disparition telle qu’elle a été pratiquée en Amérique Latine au cours des dernières décennies, « caractérisée par l’élimination sans traces d’un ennemi retraité en indésirable », mais aussi au Liban, en Syrie et dans de nombreux autres pays.

Les contributeurs pourront aussi proposer des travaux sur les modes de résistances possibles individuelles et/ou collectives à la violence et/ou la hantise de la disparition. Divers supports du témoignage à la mise en forme esthétique (littérature, art, écriture de l’anéantissement, fonction du témoignage, stèles commémoratives, luttes politiques) peuvent alors être examinés afin de rendre compte de ces subjectivités résistantes face à la hantise de la disparition.

Les propositions de communication pourront être envoyées avant le premier février 2020 aux adresses suivantes :