Soutenance de thèse de Solenne Jouanneau

Solenne Jouanneau a soutenu sa thèse de sociologie, intitulée « Les imams en France. Réinvention et tentatives d’appropriation d’un magistère religieux en contexte migratoire« , le vendredi 27 novembre 2009, à  13 h30, dans la salle des thèses au 2e étage de l’immeuble Montréal (dalle des Olympiades, 103 rue de Tolbiac 75013 Paris – voir plan), devant un jury composé de :

 Stéphane Beaud, professeur à  l’ENS Jourdan

 Franck Frégosi, Directeur de recherche au CNRS (rapporteur)

 Andrea Rea, professeur à  l’Université Libre de Bruxelles

 Charles Suaud, professeur émérite de l’Université de Nantes (rapporteur)

 Mahamet Timera, professeur à  l’Université Paris 7 (président)

 Maryse Tripier, professeur émérite de l’Université Paris 7

Résumé

Les imams en France : Réinvention et tentatives d’appropriation d’un magistère religieux en contexte migratoire

Cette thèse s’intéresse, dans une perspective à  la fois socio-historique et ethnographique, aux processus de réinventions et de réappropriations d’une autorité religieuse dans le contexte migratoire français au travers de la figure particulière des imams. Articulant une sociologie de l’immigration (qui est toujours en partie une sociologie de l’État d’accueil et une sociologie des classes populaires) et sociologie du fait religieux et de ses clercs, elle est basée sur l’hypothèse que les imams, en tant que  » clercs-migrants  » expérimentent deux versants opposés de la domination (dominer en tant que clercs et être dominés en tant qu' » immigrés « ). A ce titre, elle revient d’abord sur la manière dont ces intellectuels organiques de la migration se sont progressivement trouvés en mesure d’exercer un leadership religieux et communautaire au fur et à  mesure de l’installation et de la sédentarisation de plusieurs générations de migrants de confession musulmane sur le territoire français. Elle tente ensuite de cerner la manière dont ces  » clercs-immigrés  » ont peu à  peu été institués en objet de politique publique par les agents de l’État français, au nom de l’autorité qu’ils exerceraient au sein des communautés musulmanes. Enfin, pour finir, elle s’interroge sur la nature concrète de l’autorité exercée par les imams sur et avec leurs fidèles, en montrant ce que cette autorité doit aux réappropriations localisées de ce rôle dans les mosquées françaises.