IMMIGRÉE ! TOI-MÊME ! Parcours d’une sociologue de l’immigration

– Auteur : Maryse Tripier

 Editions l’Harmattan

 Collection Logiques sociales

 ISBN : 978-2-343-05910-5

 15 avril 2015

 178 pages

 18 €

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Maryse Tripier est née Douek, au Caire en 1945, dans une famille juive orientale. De six à  vingt ans, elle vit en France avec le statut d’” apatride d’origine indéterminée “. Devenue sociologue spécialiste de l’immigration, elle revient ici sur son parcours. Une diaspora familiale, un mariage mixte, des enfants adoptés issus de minorités visibles. Une carrière de sociologue qui débute dans les années soixante, un travail pour la reconnaissance académique du champ de la sociologie des migrations et du racisme. Une vie de chercheur(e) de terrain sur les immigrés et leurs familles dans la classe ouvrière française, à  l’usine et dans le quartier. Un itinéraire militant qui débute pendant les années lycéennes en pleine guerre d’Algérie et reste marqué par une fidélité communiste. Ce récit s’appuie sur des situations vécues, leurs coulisses, parfois légères, parfois graves et des anecdotes où se jouent les diverses faces de l’altérité : d’origine, de classe, de génération, de genre.

L’AUTEUR
Maryse Tripier est sociologue, professeure émérite de l’Université Paris Diderot, spécialiste de la sociologie de l’immigration. Elle est cofondatrice de l’Unité de Recherche Migrations et Société. C’est aussi une militante associative et politique.


Extrait de la conclusion :

Ce court texte, centré sur l’altérité, ressemble à  un récit de vie, mais comme on le sait, ces récits sont aussi multiples, dans leur forme, qu’il y a de sociologues pour en recueillir ou en pratiquer. Il a été écrit dans l’idée de se soumettre soi- même à  l’analyse sociologique, avec un point de vue : l’altérité.
Comme je n’étais pas très définie au départ, ” apatride d’origine indéterminée “, je bénéficiais d’une page blanche pour m’auto-définir. En fin d’écriture, je me rends compte que les altérités vécues à  titre personnel ne m’ont pas contrainte à  renoncer à  quoi que ce soit. Je n’ai pas eu à  en pâtir vraiment, à  part quelques épisodes transitoires. J’ai bénéficié d’une période faste sur le plan professionnel et politique, d’une vie familiale sans histoire et d’un héritage culturel. La langue française est ma langue maternelle et la culture française était déjà  chère à  mes parents dès l’Egypte. J’étais française avant d’obtenir le certificat de nationalité. J’étais militante avant d’être adulte, militantisme qui m’a permis de traverser la société française, sa géographie, son histoire et ses milieux sociaux. Et rappelons-nous les mots que nous avons chantés dans les manifestations : Nous sommes tous des enfants d’immigrés !
“. (pp.141-142)