Frontières de l’humain : problématiques contemporaines (2015-2016)

Frontières de l’humain : problématiques contemporaines
Séminaire de recherche Urmis 2015-2016
salle M19, 17h00-19h00, Bâtiment « Olympe-de-Gouges ». Plan d’accès
Coordination : Nicolas Puig, Denis Vidal, Pascal Dibie, Kali Argyadis

Ce séminaire propose de croiser deux approches des frontières considérées comme autant de ” seuils “ qui impliquent des redéfinitions diverses de l’humain et de la personne comme des choses, des idées, des esthétiques, des rituels, etc.

 Nous entendons étudier les frontières entre l’humain et le non-humain et la manière dont se trouvent reconsidérés aujourd’hui les attributs de la personne et de son intégrité. On peut constater, en effet, que les définitions de l’humain sont remaniées dans le cadre de nouvelles technologies (robotique, internet, mondes virtuels, etc.), mais aussi dans celui de la biologie et dans toutes sortes de domaines où la conception de la personne et de ce qui la constitue sont régulièrement mis en jeu. On se placera ainsi dans la perspective d’une définition « limite » de l’identité, voire aux limites de l’identité, pour analyser les frontières de l’humain telles qu’elles sont travaillées dans le monde contemporain.

 Nous nous intéresserons également aux frontières, institutionnalisées ou non : celles des États mais aussi celles de divers espaces culturels et sociaux, définis et délimités par différentes modalités d’organisations (régions, ethnies, quartiers, camps, espaces d’exception, etc.). Chacune de ces frontières présuppose, en effet, des formes de définition plus ou moins explicite, des personnes pour instaurer des procédures de distinction, de contrôles, d’appropriation ou d’exclusion. Des processus individuel et collectif d’identification, de différenciation, parfois de stigmatisation, s’établissent interrogeant les dynamiques de circulation qui requalifient ou réattribuent du sens aux choses, aux idées ou encore aux esthétiques. Activités, déplacements etoeuvres constituent, dans différents contextes, des points de redéfinition des altérités, des conventions, des engagements ou des moralités.
L’enjeu de la démarche est d’alimenter et de renouveler la problématique des frontières en étant particulièrement attentifs non seulement aux limites et aux points de rupture manifeste, mais aussi aux modes d’inflexion plus subtils qui font basculer d’un monde à  un autre, de l’humain à  l’inhumain, du soi à  l’autre, du citoyen à  l’exclu et réciproquement.

Les interventions des invités sont limitées à  une heure et celles des discutants à  une dizaine de minutes de manière à  laisser le temps indispensable à  une discussion collective aussi riche que possible.

« Le séminaire soulignera cette année l¹importance du visage comme lieu anthropologique où s¹établissent des ressemblances et des dissemblances, des reconnaissances et des différentiations mettant en jeu différentes définitions de soi et de l¹autre, de l¹humain et du non humain. Suivant les traits et les expressions du visage (de la gueule, du faciès, …), les intervenant analyseront comment de jeunes enfants, des robots, des animaux, des savants encore des agents de la maréchaussée établissent des distinctions, attribuent des traits de caractère ou des substances aux apparences. »

Calendrier des séances 2015-2016

” Visagéité “

 Mardi 8 décembre : Introduction. Interventions de Kali Argyriadis, Nicolas Puig et Denis Vidal (URMIS).

 Mardi 15 décembre : Pascal Dibie (professeur d’ethnologie, Université Paris Diderot), L’invention des ethnotypes. Discutant : Nicolas Puig

 Mardi 19 Janvier : Nathalie George (neurosciences, CNRS, ICM, La Salpêtrière), La reconnaissance des visages : le point de vue des neurosciences cognitives. Discutant : Denis Vidal

 Mardi 9 février : Nicolas Puig (anthropologue, IRD, URMIS), La chirurgie esthétique au Liban. Comment se modèle un visage ? Discutant : Mahamet Timera

 Mardi 15 mars : Laurence Devillers (professeure d’informatique, Université Paris Sorbonne), Les visages de machines. Discutant : Pascal Dibie

 Mardi 12 avril : Emmanuel Grimaud (anthropologue, CNRS, LESC), La phrénologie. Comment s’interprète un visage ? Discutante : Kali Argyriadis

 Mardi 17 mai : Nicolas Jounin (Maître de conférence en sociologie, Université Paris 8), Questions de faciès et contrôle d’identité. Discutant : Alain Morice