Séance du lundi 8 février (14h-16h) du séminaire « Migrations, Circulations et Altérités » (lien zoom) avec Anne-Sophie Bentz, MCF en Histoire de l’Asie du Sud, Université de Paris – Paris Diderot.
Résumé :
Mon intervention explore les expériences de l’exil vécues par des réfugiés et des rapatriés sri-lankais en Inde. Elle est basée sur des enquêtes de terrain effectuées entre 2010 et 2015 à Chennai (Tamil Nadu), dans et aux abords du camp de Keezhputhupattu (Tamil Nadu) et à Ceylon Quarter (Pondichéry). Tous les Sri-lankais rencontrés partagent des histoires de marginalisation et de discrimination : les réfugiés qui vivent en camp et souhaitent obtenir la nationalité indienne ; les rapatriés qui, traités comme de simples migrants, se considèrent comme des réfugiés indigènes (« native refugees ») et sont prêts à renoncer à la citoyenneté indienne ; les réfugiés qui ont renoncé à la vie en camp pour aller s’établir en ville, abandonnant la possibilité d’être considéré comme réfugié sans pour autant devenir citoyen. Nous nous intéressons ici aux discours et aux actes de tous ces Sri-lankais qui produisent des espaces intermédiaires où les concepts de citoyen et réfugié acquièrent des significations différentes. C’est à partir de ces espaces intermédiaires qu’ils construisent leur subjectivité politique, en négociant et en s’appropriant, parfois aussi en rejetant la citoyenneté indienne ou le statut de réfugié sri-lankais.
Texte de référence :
Anne-Sophie Bentz & Anthony Goreau-Ponceaud (2019): To be or not to be a refugee? Reflections on refugeehood and citizenship among Sri Lankan Tamils in India, Citizenship Studies, DOI: 10.1080/13621025.2019.1706446
