Du regard aux égards. Effets du foulard islamique sur le comportement visuel des passagers du métro de Paris

Dans le cadre des séminaires du projet GEDIS (IDEX UCA JEDI) : Genèse et expérience des discriminations.



 Avec Martin Aranguren, chargé de recherche au CNRS, membre de l’Urmis.

 Discutant-e-s : Alessandro Bergamaschi (URMIS) et Nathalie Pantaleon (LAPCOS)

Jeudi 13 décembre 2018, à  10h, salle 1B04, Pôle universitaire Saint Jean d’Angély 2 à  Nice.

Le regard, dans le cadre des interactions sociales en face-à -face, agit comme un signe par lequel l’auditeur communique au locuteur son degré d’attention et de disponibilité. Sur la base d’une expérience de terrain tenant compte du comportement visuel, la recherche présentée consiste à  examiner si une femme habillée avec un look urbain moderne, qui s’exprime avec l’accent et les manières de la classe moyenne diplômée de Paris et qui ne se démarque pas de la population majoritaire par la couleur de sa peau ou autre trait physique visible fait malgré tout l’objet d’une discrimination sur le plan de la disponibilité ou de l’attention au simple motif de porter un foulard islamique dans les espaces publics. Le terrain de cette expérience se constitue des plateformes de six stations du métro de Paris. Des passagers sélectionnés aléatoirement ont été approchées par une comédienne qui répétait toujours le même scénario soit aux cheveux découverts soit en portant un foulard. L’expérience s’inscrit dans un programme plus vaste visant à  identifier les signes subtils par lesquels des dénis de reconnaissance pourraient être communiqués dans les interactions sociales ordinaires.