De l’ouvrier immigré au travailleur sans papiers. Les étrangers dans la modernisation du salariat

De l’ouvrier immigré au travailleur sans papiers. Les étrangers dans la modernisation du salariat

Sous la direction d’Alain Morice et Swanie Potot

 Editions Karthala

 Collection : Hommes et Sociétés : Sciences économiques et politiques
Thème : Migrations

 Pages : 336 (160 mm * 240 mm)

 Publication : 01/2010

 ISBN : 978-2-8111-0325-5

 Prix du livre : 28 €

 Prix de l’Ebook : 25 €

 Présentation et commande sur le site de l’éditeur


PrésentationCouverture et 4e de couverture (PDF)


La mondialisation et la construction de l’Europe des Vingt-sept ont profondément fait évoluer le monde du travail et la place qu’y tiennent les étrangers. L’ouverture progressive des marchés de l’emploi, en dépit de politiques migratoires de plus en plus restrictives, ont modifié la nature même des migrations économiques. Dans un contexte de xénophobie rampante, l’archétype du ” travailleur immigré “ est implicitement vu comme le reliquat désuet, sinon condamnable, d’une époque révolue. On n’en est plus cependant à  l’idée irréaliste d’une ” immigration zéro “. Il semble que les pays d’accueil, faute d’avoir su affronter le problème de l’intégration des nouveaux arrivants et de leur descendance, aient désormais le souci d’organiser la précarité de la main-d’oeuvre non nationale en vue de l’empêcher de s’installer durablement.

Des concepts sont ainsi apparus, pour légitimer ou pour rendre compte de ce nouvel enjeu : on parle aujourd’hui de ” circulation migratoire “, et de ” migrations temporaires “, tandis que les législations lient de plus en plus le droit au séjour à  l’existence d’un emploi effectif. Le détachement de salariés ou les contrats saisonniers vont jusqu’à  faire disparaître la figure même de l’immigré. Parallèlement, la présence persistante de sans-papiers, officiellement combattue, est tolérée pratiquement, non seulement au sein de secteurs à  forte intensité de main-d’oeuvre, mais aussi dans des activités comme la prostitution ou les services domestiques.

La nouvelle donne des politiques migratoires ouvre un espace pour des pratiques innovantes de la part de personnes ainsi davantage inscrites dans la mobilité. Les contributions à  ce volume montrent comment, s’ancrant sur des espaces sélectionnés, les acteurs de la migration peuvent jouer sur plusieurs opportunités à  l’échelle européenne et mettre en relation leurs régions d’origine et de passage ou de destination. Ce sont tous ces aspects, sur des registres alternativement social, économique, juridique et politique, qu’une quinzaine de chercheurs européens en sciences humaines s’attachent à  rendre intelligibles à  travers divers cas d’étude dans cet ouvrage.

Swanie Potot est sociologue au CNRS et chercheure à  l’Urmis (Unité de recherches ” Migrations et société “). Ses travaux portent sur les nouveaux migrants et leur insertion économique en Europe occidentale. Elle a coordonné les programmes Migragri de l’Agence nationale de la recherche et Nouvelles dynamiques migratoires, soutenu par la Fondation européenne de la science, à  l’origine de ce recueil. Elle a publié en 2007 un ouvrage intitulé Vivre à  l’Est, travailler à  l’Ouest. Les routes roumaines de l’Europe (Editions L’Harmattan).

Alain Morice est anthropologue au CNRS et chercheur à  l’Urmis. Ses travaux portent notamment sur les formes non canoniques de mise au travail et sur les politiques migratoires. Il a coordonné en 2009, avec Bénédicte Michalon (CNRS), l’ouvrage Travailleurs étrangers dans l’agriculture européenne (Editions de l’EHESS), en conclusion du programme Migragri.