Conférence internationale sur la gouvernance, en phase de reconstruction post-conflit, dans le Nord de l’Ouganda (Gulu, 7/8 novembre 2013)

Co-organisé par l’Alliance Française, l’ambassade de France, l’URMIS, l’Institut Français, l’Institut Français de Recherche en Afrique (IFRA), l’Institut de Recherche pour le Développement, le Centre Population & Développement (CePeD), l’Université d’Anvers et coopération gouvernementale belge flamande Vliruos, l’évènement a rassemblé pendant deux jours plus d’une vingtaine de chercheurs et d’universitaires pour évoquer l’avenir d’une région frappée de plein fouet par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), de la fin des années 1980 au début des années 2000.

La première journée, consacrée à  la présentation du contexte général et des axes d’intervention en matière de gouvernance, a été marquée par l’exposé de Tim Allen, de la London School of Economics (LSE). Ce dernier a livré son évaluation des modalités d’action de certaines organisations humanitaires qui seraient selon lui un frein à  une action solidaire efficace. Susan Waiyego Mwangi, de l’Université de Nairobi, a de son côté présenté la situation des réfugiés kenyans après les violences post-électorales de 2007-2008, tandis que Christian Thibon, directeur de l’IFRA, introduisait une autre étude de cas sur les déplacés au Burundi. Kristof Titeca, de l’Université d’Anvers, a mis en lumière, pour sa part, une perception différenciée de la LRA selon les pays et les circonstances. Ces conférences ont été suivies de débats, parfois animés lorsqu’il s’est agi de trancher entre justice traditionnelle ou internationale comme mode de règlement des conflits.

La seconde journée a permis de débattre de la question de la terre. Rose Nakayi de l’Université Makerere a évoqué le dilemme entre règles coutumières et lois foncières régissant le droit de propriété. Stella Layolo, de l’Université de Gulu, lui a succédé en exposant ses travaux sur la difficulté des femmes à  acquérir des terres, tandis qu’Esther Acio, également ” régionale de l’étape “ a insisté sur le sort également peu enviable des jeunes en situation d’après-guerre, dans la plupart des cas victimes et coupables tout à  la fois. Valérie Golaz et Claire Médard ont dressé une synthèse de leurs travaux de recherche sur le droit foncier et ses superpositions en Ouganda.

La session de clôture a réuni le Vice-Chancellor ad interim de l’Université de Gulu, le vice-président du district de Lamwo et Sophie Makame, Ambassadrice de France en Ouganda. L’Ambassadrice a insisté dans son intervention sur le rôle de la coopération scientifique et technique comme facteur de dialogue et d’approfondissement de la connaissance des sociétés civiles, sur l’importance de mobiliser ces acteurs afin de faire émerger des solutions adaptées au contexte local. Elle a fait valoir qu’il convenait de privilégier, via l’éducation notamment, des mesures de long-terme d’aide à  la reconstruction post-conflit plutôt que des actions aussi spectaculaires qu’éphémères.

La conférence, qui s’est déroulée dans un climat d’échange constructif et d’ouverture, a donné lieu à  un appel à  candidatures pour deux thèses de doctorat consacrées au sujet. Afin de prolonger la démarche de sensibilisation des communautés autant que des autorités des pays concernés.