Appel à communication : « Les établissements scolaires privés musulmans : une offre éducationnelle comme les autres ? »

établissements scolaires privés musulmans

Colloque international co-organisé par l’URMIS les 7 et 8 novembre 2019 à l’Université Côte d’Azur (Campus Saint-Jean d’Angély à Nice)

Date limite de dépôt des propositions le 15 juillet 2019 sur :
https://etprimus.sciencesconf.org

Dans la perspective de ce colloque international, il s’agit d’établir un état des lieux de la situation des établissements scolaires privés musulmans à partir d’une approche croisée avec des chercheurs et des acteurs du terrain (familles, personnels enseignants, responsables académiques et associatifs…). Plusieurs axes composent les orientations pluridisciplinaires en proposant de questionner une intrication des multiples enjeux éducatifs, sociaux, religieux, et politiques pour envisager une approche comparative multi-située à l’échelle nationale et internationale.

Axe 1.  La structuration des établissements privés musulmans : un marché scolaire en perspective

On envisagera dans cet axe un état des lieux des établissements privés confessionnels musulmans dans le paysage scolaire par comparaison avec l’actuelle organisation des établissements confessionnels catholiques, juifs et protestants. Cette perspective a pour ambition de questionner une structuration au prisme du champ scolaire à travers les différentes instances fédératives à l’échelle locale et nationale selon une diversité des établissements et des positionnements religieux et idéologiques. Elle vise en outre à prendre en compte les missions et les orientations en termes de politiques scolaires que s’assignent les responsables des établissements privés confessionnels musulmans pour saisir les enjeux d’une offre en mutation et son devenir dans le champ concurrentiel de l’éducationnel à l’horizon d’un nouvel âge de l’islam en contexte minoritaire.

Axe 2. Les méthodes pédagogiques et les programmes au prisme du confessionnel

Une approche sur le processus pédagogique permet d’interroger les méthodes, les outils et les programmes scolaires des enseignants en direction des élèves. Un questionnement sur les expériences pédagogiques des matières générales permettra d’en dessiner les orientations par comparaison aux enseignants des matières d’éthique et de religion. Dans un cas comme dans l’autre, on se demandera comment se construit la relation pédagogique en s’appuyant sur les corpus documentaires, les programmes et les normes mobilisés. L’enseignement des religions, ou encore le cours d’éthique, s’appuie-t-il sur les mêmes outils pédagogiques et les mêmes méthodes d’apprentissages ? Une attention sera portée aux profils, aux parcours et aux statuts des enseignants. En questionnant les expériences des enseignants des matières générales, comme des enseignants de religion et d’éthique, on s’attachera à construire dans cet axe une analyse tant sur les pratiques pédagogiques que sur les processus de socialisation religieuse dans l’espace de la classe.

Axe 3. Le privé confessionnel musulman : un nouvel ordre éducatif en question

Absents des grandes enquêtes comparatives sur les établissements privés confessionnels, les choix scolaires des parents de confession musulmane pourront être questionnés dans cet axe en s’intéressant notamment à la place de l’islam dans leurs stratégies éducatives. Le choix d’un établissement scolaire ne va pas de soi et répond à une pluralité d’attentes (Van Zanten, 2001, 2009). Il s’agit de se demander ce qui distingue les motivations scolaires selon cette configuration. On s’interrogera sur ce qui relève du religieux dans les choix scolaires des parents en tant qu’acte socialement construit dans un espace éducationnel surdéterminé. L’accusation « d’enclaves communautaires »[4] des établissements privés musulmans condamne la légitimité du processus et tend à discréditer les aspirations des parents de confession musulmane jusqu’alors plutôt tournés vers les établissements scolaires privés catholiques. Parler de choix scolaire n’est donc pas neutre et implique de porter une attention aux présupposés qui orientent l’expression d’une liberté des parents à vouloir telle école plutôt que telle autre.

L’équipe d’organisation du colloque

  • Rania HANAFI : Université Côte d’Azur – Université Nice Sophia Antipolis (ESPE) – URMIS
  • Jean-François BRUNEAUD : Université de Bordeaux – LACES
  • Zineb RACHEDI : INSHEA – UPL– GRHAPES
  • Iman BEN LAKHDHAR doctorante en Sociologie de l’éducation – (Université Côte d’Azur – Université Nice Sophia Antipolis – URMIS) ;
  • Mohamed ELHADDADI – Doctorant en Sciences de l’éducation – (Université de Bordeaux – Collège Sciences de l’Homme – LACES)