Soutenance de Damien Trawalé

Damien Trawalé a soutenu sa thèse en sociologie intitulée L’articulation du racisme et de l’homophobie en contexte français – Marginalité multidimensionnelle, subjectivations et mobilisations associatives gays noires le jeudi 3 mai, à  14h, à  l’université Paris VII-Diderot, bâtiment Olympe de Gouges (accès par la rue Albert Einstein, 75013, Paris), en salle 576 (salle Jean Laplanche).

 Plan d’accès du bâtiment

Composition du jury :

  • Michel Bozon, Directeur de recherche, Ined (Président du jury)
  • Jocelyne Streiff-Fénart, Directrice de recherche émérite, CNRS (rapporteur)
  • Patrick Simon, Directeur de recherche, Ined (rapporteur)
  • Michèle Ferrand, Directrice de recherche émérite, CNRS (examinateur)
  • Christian Poiret, Maitre de conférence, HDR, Université Paris VII (directeur de thèse)
  • Jules Falquet, Maitresse de conférence, HDR, Université Paris VII (co-directrice de thèse)

Résumé :

Fondée sur l’ethnographie d’associations parisiennes gays noires et sur des entretiens semi-biographiques auprès de personnes se définissant comme gays noirs, cette thèse a pour objet l’articulation du racisme et de l’homophobie en contexte français contemporain. La construction sociale de ces oppressions comme séparées et hiérarchisées alimente un processus global de racisation de l’homophobie qui pose les minorités raciales comme supposément plus homophobes. Les personnes interrogées- tant individuellement que collectivement- ont tendance à  être plus préoccupées par l’homophobie que par le racisme et à  comprendre leur marginalisation comme l’effet d’une ” homophobie noire “ exacerbée, faits qui participent à  alimenter la racisation de l’homophobie.

Pour expliquer la subordination individuelle et collective du racisme à  l’homophobie, l’analyse explore trois dimensions principales. Dans un premier temps, elle porte sur la façon dont racisme et homophobie s’articulent et se co-construisent comme instances de marginalisation dans la vie quotidienne des gays noirs tant au sein de l’espace public majoritaire qu’au sein des groupes gay et noir. Elle interroge l’effet de la marginalisation sexuelle sur la marginalisation raciale et inversement. Elle porte ensuite sur la construction de soi en tant que gay noir en interrogeant comment ces identifications se co-construisent et s’articulent de façon complexe pour donner lieu à  différentes modalités d’identification en tant que gay noir. Enfin, l’analyse se focalise sur l’émergence et la structuration de mobilisations associatives gays noires. En contextualisant ces dynamiques associatives à  la croisée d’un espace des luttes LGBT et d’un espace des luttes ethnicisées et racisées, elle avance des éléments permettant d’expliquer l’orientation politique et organisationnelle des associations gays noires étudiées, en particulier l’importance secondaire qu’y occupe le racisme par rapport à  l’homophobie.

D’un point de vue théorique, cette thèse se situe au sein du paradigme intersectionnel et propose des éléments méthodologiques, analytiques et théoriques visant à  rendre opératoire l’intersectionnalité dans une démarche de recherche empiriquement fondée. Elle propose, en outre, des éléments portant sur la distinction analytique entre race et ethnicité et avance des propositions conceptuelles pour appréhender la race en tant que rapport social.